L'autre jour, sans forcément attendre une réponse, mon coiffeur m'a demandé :
- 2021 qu'est-ce qui change pour les auteurs ?
- Pas grand chose, ai-je répondu en automate, Après le confinement 1- le confinement 2- et le 3 arrive à grands pas...paraît-il. Comme pour toutes les guerres, il y en a qui en font leurs choux gras mais pour beaucoup hélas...
- Les auteurs peuvent écrire ! me dit-il.
- Certes, mais sans grand moral et sans ventes, la muse inspiratrice devient chétive...sans salons, ni échanges avec les lecteurs les perspectives rétrécissent !
- Oui, bon mais gardons espoir, il y a le VACCIN !
Je me suis énervée ( cela fait quatre jours que j'essaie d'avoir un rendez-vous !)
- Le vaccin ?? Vous avez dit vaccin ? pouh ! Que d'obstacles à dépasser : des problèmes d'inscription, des questionnements sur leur efficacité avec les divers variants et que d'angoisses crées par les media.
Comme d'hab. mon coiffeur siffle un air rappelant l'hymne à la joie puis imitant le grand acteur Fabrice Luchini, il déclame
Jean de LA FONTAINE 1621 - 1695
La Mort et le Bûcheron
Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans Gémissant et courbé marchait à pas pesants, Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée. Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois, et jamais de repos. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier, et la corvée Lui font d'un malheureux la peinture achevée. Il appelle la mort, elle vient sans tarder, Lui demande ce qu'il faut faire C'est, dit-il, afin de m'aider A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère. Le trépas vient tout guérir ; Mais ne bougeons d'où nous sommes. Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes.