dans le séjour des jours… …contours, détours et retours
décomptés, racontés, et peut-être domptés de juillet 20 19 à juillet 20 20 par Jean PACHOT LAGARRIGUE Mossoul..., après… Une ville fantôme et des âmes qui rodent Mossoul un réveil matin dans les pierres une voiture suspendue Mossoul des photos qui émergent un enfer de silence Mossoul revenir sur les lieux où la vie s’est éteinte Mossoul rasée, au nom d’un dieu indifférent à l’Homme Mossoul un nouveau vouloir vivre rêver de rebâtir Mossoul malgré les déchirures penser à repartir Mossoul la volonté d’apprendre les femmes sont l’espoir Mossoul retrouver sa maison entourée d’autres ruines Mossoul un enfant qui témoigne de ses années de peur Mossoul des querelles sans fin pour redresser les murs Mossoul la poussière et l’odeur composent le décor Mossoul demain se fait attendre aux marges des mosquées Mossoul des ponts sur des squelettes un dôme préservé Mossoul les images du Net parviennent jusqu’ici Mossoul mais où sera le souk lieu de vie et d’échange Mossoul un ancien nous le dit : avec une main seule on ne peut applaudir Mossoul qui reconstruira l’Homme, absent de sa vengeance ? écrit au fil des images d’un documentaire récent Si je m’adonne à la rime 1 Si je m’adonne à la rime devrais-je endosser le crime de lèse modernité et ringarde obscénité Et, à tous mes pourfendeurs qui ne louent que les frondeurs je réponds d’un pied de nez par un style abandonné Les matins d’un autre temps valent bien les faux printemps qui devisent sans savoir quel mot sauve de l’avoir L’imparfait des sauvegardes mérite bien qu’on regarde le passé de ses errances absous de toute impudence Si je m’adonne à la rime 2 Les harnachés de l’impossible ont des versants imprévisibles leurs ingrédients imperceptibles nourrissent leurs fibres sensibles Dessous le loup de carnaval leur regard s’égare en cavale déformant le cercle en ovale pour mieux contourner leur rival Les camelots du dérisoire ont leur resserre aux cent miroirs où les reflets de faux ivoires procurent forme à leur pouvoir Les imprévus de l’irascible ponctuent du poing certaines cibles jusqu’au point d‘en être risibles sous le soleil aux feux nuisibles Si je m’adonne à la rime 3 Le temps des canotiers…une escale avant l’enfer
Dans un parfait lointain
s’évanouit l’essentiel
subsiste le partiel
réjouissant et mutin
Le Grand Tout se disperse
et les vies minuscules (1)
de simples matricules
très doucement se bercent
On voit des balancelles
au bal des éventails
égayé de futailles
où s’abreuvent les belles
Des tourniquets volages
enflent leurs griseries
d’un vent d’étourderie
oublieux de leurs âges
On s’amuse d’envers
dans un grand tourbillon
noyant en cotillons
l’escale avant l’enfer
Le temps des canotiers (2)
n’est que réminiscence
et désinvolte aisance,
penchée sur le côté
Plus le ciel était noir
moins le bonheur sombrait
et très peu s’encombraient
d’un futur sans espoir
Le chanteur enchanté (3)
celui qu’on disait fou
rêvait de rendez-vous
dans un château hanté
Dans un jour sans demain
on écarte du ciel
les menaces de fiel
d’un bref revers de main
On parle de climat
d’une maison qui brûle
de nœuds qui s’accumulent
au mépris du frimas
Mais on croit qu’il faut croître
pour un faux nirvanesque
inquiétant et grotesque
en spirale opiniâtre
Les nuages d’hier
malgré leur imminence
croisaient l’indifférence
des sortis de misère
Les failles de notre ère
minant le déjà là
de flasques débarras
font un néant prospère
yop la boum !
1) clin d’œil à Pierre Michon
(2) salut à Momo de Menilmuche
(3) bonjour Charles
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