Texte tiré de https://fr.wikipedia.org/wiki/Contee :
Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires1 et le genre littéraire (avant tout oral) qui relate les dits récits. Le conte, en tant que récit, peut être court mais aussi long. Qu'il vise à distraire ou à édifier, il porte en lui une force émotionnelle ou philosophique puissante. Depuis la Renaissance, les contes font l'objet de réécritures, donnant naissance au fil des siècles à un genre écrit à part entière. Cependant, il est distinct du roman, de la nouvelle et du récit d'aventures par l'acceptation de l'invraisemblance.
Il y a deux pratiques du genre littéraire qu'est le conte : orale et écrite. Ces deux pratiques se différenciant par leur mode de création et de diffusion comme par leur contenu, il convient de les distinguer.
Le conte est un objet littéraire difficile à définir étant donné son caractère hybride et polymorphe. Le genre littéraire comme les histoires elles-mêmes font l'objet d'études convoquant des savoirs connexes, à la lumière des sciences humaines, tels que l'histoire littéraire, la sémiologie, la sociologie, l'anthropologie ou la psychanalyse.
Le terme de « conte » est utilisé parfois pour désigner l'activité de conter, quel que soit le type d'histoires (épopée, légende, histoire de vie, nouvelle, etc.).
Les différents types de contes
La classification Aarne-Thompson (AT), devenue internationale, distingue quatre grandes catégories dans les 2 340 contes-types répertoriés :
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contes d'animaux (« Animal Tales »), c'est-à-dire ayant des animaux pour principaux protagonistes (1 à 299) ;
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l contes « ordinaires » (« Ordinary Folktales », 300 à 1199), subdivisés en :
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contes merveilleux,
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contes religieux,
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contes-nouvelles,
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contes de l'ogre dupé ;
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les contes facétieux (« Jokes and Anecdotes », 1200 à 1999) ;
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les contes à formules (« Formula Tales »), où une phrase est répétée d'un bout à l'autre par le personnage principal et qui souvent n'ont pas de fin (2000 à 2340).
Un conte du pourquoi est une catégorie spécifique de contes étiologiques, c'est-à-dire des récits qui expliquent l'origine de certains phénomènes naturels, culturels ou sociaux.
Ces histoires offrent souvent une interprétation imaginaire et poétique de faits ou d'événements que les peuples anciens ne comprenaient pas scientifiquement. Par exemple, un conte du pourquoi peut expliquer pourquoi le ciel est bleu, pourquoi le tigre a des rayures ou encore pourquoi les saisons changent.
Les caractéristiques d'un conte du pourquoi :
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Origine imaginative : Le conte fournit une explication qui repose davantage sur la fantaisie que sur la science.
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Récit court : Ce sont souvent des histoires brèves et faciles à mémoriser.
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Mise en scène simple : Les personnages incluent souvent des animaux, des éléments naturels (soleil, lune, rivières) ou des figures anthropomorphiques.
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Finalité explicative : La conclusion répond à une question implicite ou explicite ("Pourquoi... ?").
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Moralité implicite ou explicite : Ces récits peuvent également transmettre des valeurs culturelles ou des leçons de vie.
L'intérêt pédagogique des contes du pourquoi
Les contes du pourquoi sont des outils pédagogiques précieux, en particulier pour les jeunes élèves, car ils stimulent l'imagination tout en favorisant la réflexion critique et le questionnement. Voici quelques raisons pour lesquelles ils se distinguent des autres types de contes dans un contexte éducatif :
1. Développement de l'imagination
Les contes du pourquoi incitent les élèves à imaginer des liens entre les phénomènes naturels ou culturels et des récits fantastiques. Cela ouvre la porte à la créativité et à l'expression personnelle.
2. Introduction au raisonnement causal
Ces contes offrent une manière ludique d'aborder les concepts de cause et d'effet. Même si les explications sont fictives, elles incitent les enfants à réfléchir à "pourquoi" et "comment" quelque chose se produit.
3. Découverte culturelle
Ces récits sont souvent ancrés dans des traditions spécifiques et permettent d'explorer des cultures différentes, favorisant ainsi une ouverture d'esprit et une compréhension interculturelle.
4. Facilité de mémorisation et d'oralité
Leur structure narrative simple et répétitive les rend faciles à mémoriser, ce qui est idéal pour les activités orales en classe, telles que la narration, le théâtre ou les débats.
5. Approche multidisciplinaire
Les contes du pourquoi peuvent être utilisés dans diverses matières :
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Sciences : pour introduire des notions (comme les saisons ou le cycle de l’eau) et les confronter aux explications scientifiques.
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Littérature : pour travailler sur les récits courts, la structure narrative et les figures de style.
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Arts plastiques : pour illustrer des scènes ou inventer des représentations graphiques des phénomènes racontés.
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Philosophie pour enfants : pour explorer le questionnement existentiel et développer le sens critique.
6. Transmission de valeurs
Comme beaucoup de contes, les contes du pourquoi véhiculent des leçons morales ou éthiques (respect de la nature, importance de la curiosité, etc.), qui peuvent être des points de départ pour des discussions sur les comportements et les valeurs.
En comparaison avec les autres types de contes :
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Les contes merveilleux (comme ceux de Perrault ou Grimm) développent davantage l’imaginaire et explorent des thématiques universelles de lutte entre le bien et le mal, mais ils ne s’attachent pas spécifiquement à expliquer un phénomène.
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Les contes de sagesse (souvent issus de traditions philosophiques ou religieuses) transmettent des leçons plus abstraites et philosophiques.
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Les contes humoristiques ou facétieux se concentrent davantage sur le rire et l’ingéniosité humaine.
En résumé, les contes du pourquoi, par leur simplicité et leur lien direct avec les interrogations des enfants sur le monde qui les entoure, sont un outil pédagogique idéal pour mêler apprentissage et plaisir. Ils permettent de poser des bases solides pour le développement de la curiosité intellectuelle, de la créativité et du goût pour le savoir.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Conte_%C3%A9tiologique
Conte étiologique
On parle de conte ou de récit étiologique (ou : conte du pourquoi) lorsqu'une histoire, orale ou écrite, a pour but de donner une explication imagée à un phénomène ou une situation dont on ne maîtrise pas l'origine. Par exemple : Pourquoi les chiens n'aiment-ils pas les chats ?
Les contes étiologiques expliquent l'origine du monde, des paysages, de l'homme, des animaux, des plantes... On en trouve de nombreux exemples dans la Bible ainsi que dans les Métamorphoses d'Ovide. Aujourd'hui, les contes étiologiques sont souvent associés à la littérature enfantine. Les Histoires comme ça de Rudyard Kipling en sont l'exemple le plus connu.
Chaque vision étant typique de l'environnement qui lui est propre, chaque culture possède la sienne. On trouvera donc régulièrement plusieurs versions pour un même motif (comment les hommes découvrirent le feu, pourquoi la tourterelle roucoule...)
POURQUOI LES BLOB SONT-ILS VORACES ? Ce conte étiologique a été primé par Arts et Lettres de France
Pourquoi les blobs sont-ils voraces ? isabel lavarec
Je m’appelle Bloby. Je suis un blob, vous savez, l’être vivant qui ressemble à une omelette. Je n’ai ni bouche, ni pattes, ni cervelle. Mais, je me déplace sans problème, m’adapte à toute situation et me régale de microbes, moisissures et champignons. Beaucoup disent que je suis intelligent, me traitent de bolide parce que je suis capable de faire des pointes de 4 cm à l’heure !
Ce sont les mêmes qui disent aussi que je suis goinfre. Ben quoi ? J’ai le droit puisque je suis ce que je suis !
Savez-vous seulement pourquoi je suis vorace ? Non ? Je vais vous raconter mon histoire à la mode blob.
Il était une fois, il y a longtemps, une forêt où la nourriture était abondante, où mon ancêtre, Blobo, vivait en harmonie avec les fées, les végétaux, les animaux et bien d’autres choses vivantes encore.
Il était une fois, un lanceur de défis parmi ce monde forestier qui ne pensait qu’à s’amuser. Il avait organisé, cette fois, une course où toutes les sentes, en forme de labyrinthe, débouchaient dans une mare pleine de bactéries en chorégraphie.
Alléché par l’odeur de son mets préféré, mon hardi et gourmand aïeul traversa le dédale en un rien de temps et battit tous les records. Content de lui, en attendant les concurrents, il phagocyta tant de flagellés qu’il gonfla grandement et s’endormit, forcément.
Nous voilà cette fois, devant un blob repu, mais ratant le podium pour cause de délirium ! Quelle humiliation ! De mémoire d’animaux et de végétaux, on n’avait jamais vu ça. Blobo était devenu la risée des poussahs, ramponneaux, gringalets, amis et ennemis. Quelle honte ! À chaque raillerie, ils dansaient tous ensemble la salsa des sympas !
Blobo n’en pouvant plus, fit le serment de maîtriser ses repas.
Malgré cette mésaventure, la vie était belle en ces temps-là !
Mais, hélas, il fut un jour où les cieux se couvrirent de poussières, où il plut des cailloux et où une boule de feu venant du ciel frappa la Terre. De nombreux arbres moururent, les animaux terrifiés détruisirent tout sur leur passage et les griffes d’un mastodonte découpèrent en quatre morceaux la planaire, l’amie de mon ancêtre. Il en resta figé et ne put rien faire pendant un court instant. Puis, la pleurant, il essaya de réunir les morceaux pour l’inhumer près d’une saponaire…
Étonnant, époustouflant, le croirez-vous ? Il n’y eut aucun mort ! Comme par féerie, chaque fragment de l’animal engendra une nouvelle planaire et, il y en eut quatre d’un coup ! Véridique !
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Comment est-ce possible ? demanda mon aïeul à ses nouvelles amies. Quelle est votre formule magique ?
Il ne put entendre la réponse, il fut déchiqueté à son tour. Et d’un seul coup, son monde s’effondra. Dans une détresse indicible, il fit un dernier effort et somma ses lambeaux de se régénérer à la mode planaire. Mais rien ne se fit.
C’est alors qu’il entendit une voix émergeant du fond des bois :
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Accumule des réserves et abandonne les petits poids.
Se sentant coupable d’avoir cédé aux chants des sirènes de la mode, désespéré, il hurla :
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Ô rage ! Ô désespoir ! Ô maigreur ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Entre deux sanglots il implora les fées, ses amies :
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Sauvez-moi, je vous en supplie, je ne veux pas être le dernier de ma fatrie.
Aussitôt, une lumière orange enveloppa les différents morceaux et un souffle chaud les picota. Très vite, comme attirés par un aimant, les éléments se soudèrent et formèrent un tout délicat.
Wahou les amis, les fées donnèrent une belle leçon ! « Réunir les épars pour créer l’unité ! Est-ce ainsi que l’on sécrète son intime sérénité ? »
Mais cette fois encore, la tempête n’était pas terminée. Les forêts traversées par des vents violents, brûlée par un soleil ardent, transformèrent Blobo en sclérote.
Vous connaissez ? Le sclérote est notre capsule pour passer le mauvais temps. Super n’est-ce pas ? Ouais ! Mais, elle est toute petiote et là-dedans on est seul pour longtemps. Ce n’est pas épatant. Voilà pourquoi, avant d’entrer dans sa dorlote, mon ancêtre énonça sa parlote :
“Mange, mange, mon p’tit renvoi, autant que tu le pourras. Ainsi, telle la planaire, tu te régénéreras. Manger sera ta nouvelle loi !”
C’est de bon aloi, vous ne trouvez pas ?
Il vint enfin la fois, où une pluie légère et douce me réveilla à l’ombre d’une branche fleurie…
Et, cette fois, c’était bien moi, tel que je suis, sans émoi !
Comme un prince au bois dormant, moi, Bloby, je m’étirai pendant un long moment, puis, pris par une grosse faim, je rampai jusqu’à la mare pleine de bactéries en chorégraphie… et… et… sans vergogne, je les dévorai toutes !
Me voilà devenu le blob le plus goulafre de la planète. Celui qui adore la nouvelle loi et l’applique de bonne foi !
Bon, parfois, je m’empiffre un peu trop, grossis et grandis… Sans me vanter, avec de bons aliments, je peux recouvrir la cour de votre école, et cela sans décoller, parce que je suis ce que je suis ! Et chut, depuis comme la planaire, regénérer, nous pouvons !
Comprenez-vous pourquoi, depuis cette loi, moi et mes descendants sommes devenus voraces ?